Longtemps, j’ai cherché à plaire aux autres.

Disons que je cherchais à faire de l’art qui plaise aux autres,

pour être plus précise.

J’avais un besoin de reconnaissance énorme.

Le fait d’être autodidacte y était certainement pour quelque chose. D’ailleurs je parle de cette autodidaxie dans l’article Vocation contrariée, à demi pardonnée.

 Ne sachant vers qui me tourner pour obtenir une quelconque validation de mes capacités, mes talents ou potentiels, je cherchais l’approbation dans le regard de ceux qui ne pouvait en aucun cas me l’apporter : mes clients potentiels.

 Aujourd’hui, je sais que ce n’était ni efficace, ni sain.
 Mais à l’époque, je ne savais pas que je faisais fausse route.

Et pendant des années, je cherchais l’inspiration, en imaginant ce qui pourrait plaire aux autres, sans me soucier vraiment de ce qui me plaisait à moi, profondément. J’aimais un peu tout, et je papillonnais de thème en thème, aussi divers que varié. Faisant un mix entre mes goûts et ceux, probables, des autres. Je me disais même, à quelques fois : « si ça me plait à moi, ça ne plaira pas aux autres. »

 Considérant sans doute que mes envies n'étaient pas adequates ou que je n'avais pas le droit d'affirmer mes goûts et mon style.

J’ai cheminé ainsi à la peinture à l’huile. Je faisais des expos aussi.

Mais je m’entendais dire que je n’avais pas de style. C’était douloureux. Je ne voulais pas l’entendre.

Pourtant, il faut bien reconnaitre que je sautais un peu du coq à l’âne, sans cohérence picturale ou colorale. Et aujourd’hui, je me le dis avec beaucoup de bienveillance.

Passer d’une sacoche en cuir (qui pourrait plaire à des médecins) à des félins (qui pourraient plaire aux amoureux des animaux), en passant par des oursons (qui pourraient plaire aux mamans), des scènes africaines (pour les adeptes de style ethnique) ou des statues colorées (pour les fans de musée) ; sans lien de styles ou de couleurs, était risqué !

 J’essayais de me faire remarquer, sans effet…

 J’essayais tout simplement de me trouver.

Et ce n’était pas la bonne optique de faire des expos pour m’en rendre compte. 
Parce que c’était source de souffrance. La comparaison avec les autres artistes. La dévalorisation.

 Les prises de conscience était certainement nécessaire.

* J’ai beaucoup observé.

* J’ai aiguisé mon regard et ma critique. Un peu trop.

* Je me suis flagellée. Perfectionnisme aigu.

 Mais j’ai continué de peindre.

Je me suis remis en cause.

Adaptant, et améliorant technique et geste.

Toujours en autodidacte.

J’ai bien galéré. Des années.

Jusqu’au jour où j’ai compris quelque chose de fondamental.

 J’ai des compétences, des qualités, des capacités et des talents qui me sont propres.

 J’ai aussi des lacunes, des défauts, des failles, des incapacités qui sont évidents.  

 Et c’est normal. Personne n’est bon dans tous les domaines. C’est humain, et c’est sain.

    Je n’ai pas besoin de mettre l’accent sur mes défauts, de les travailler à fond jusqu’à les réduire (ce que mes parents m’avaient appris)

Par contre, j’ai besoin de me concentrer sur ce qui fait

• ma force,
• ma particularité, 
• mes talents,
• mon potentiel et
• mes aptitudes. 

* Je suis une personne unique. 

* Et mon style artistique est intimement lié à ma personnalité.

 Pourquoi vouloir faire autrement ?

Pour paraitre parfaite, tiens donc ! C’est l’éducation que j’ai reçue. C’est ce que j’ai appris. « Sabine, tu n’es pas comme il faut » « Sabine, tu dois faire comme ça » « Sabine, tu dois respecter ceci » « Sabine, dans la vie, on ne fait pas ce que l’on veut » … Des injonctions qui m’ont habituée à ne surtout pas faire comme j’avais envie…

 Quelle tristesse ! C’est perdre son identité…

 C’est tourner en rond, comme le chien après sa queue.

 C’est chercher quelque chose qui n’existe pas.

 Dans un certain sens, j’étais perdue dans un dilemme entre authenticité et sacrifice.
Être moi-même ? Ou sacrifier mon style ?

Alors, j’ai appris à me plaire à moi.

Non pas que je me contrefiche des autres. Mais le plus important c’est d’abord moi. Si je me connais moi, et que je m’apprécie moi, alors je peux tellement plus facilement connaitre et apprécier les autres.

Ou pas 😊 😊 😊

Conclusion

Je trouve vraiment que l’on perd du temps à vouloir plaire aux autres.
(parce que c’est vain, on ne peut pas plaire à tout le monde…)

Alors que nous pouvons passer du temps pour ce qui nous plait vraiment.

Parce que, quelque part, vouloir plaire aux autres, c’est :

• se conformer, se contorsionner, et faire l’équilibriste.
  C’est scabreux, surtout sans être acrobate !
• sacrifier son style et ses inspirations,
• ne pas savoir s’aimer soi-même.

  S’aimer soi-même, et faire des choix artistiques en conscience, ça change tout.

 C’est ainsi que j’ai trouvé un bel équilibre, et mon style s’est dessiné.

Aujourd’hui,

* j’ai abandonné la peinture à l’huile 
(peut-être y reviendrais-je un jour),

* j’ai osé l’aquarelle 
(que je pensais hyper difficile, ça l’est !) et,

* j’ai défini une palette de couleurs qui correspond à ma personnalité,
(en dehors de la théorie classique des couleurs).

Je peux dire à ce jour, que je me plais à moi, et si je ne plais pas aux autres, tant pis !

Pourquoi, en tant qu’artiste, je devrais plaire aux autres ?

* Je suis en accord avec mes valeurs, mes principes, et ma personne.

* Je soutiens et je préserve mon style, mon identité, mes inspirations.

 Ce que j’ai envie d’exprimer est important, au point de toucher ceux qui y sont sensibles.

 C’est le plus important, et qui cause le moins de souffrance. N’est-ce pas ?

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