A force d’un discours intérieur désapprobateur, et certainement pour le contrer, je suis devenue perfectionniste. A tel point que je n’étais jamais, mais jamais, satisfaite de moi. La barre de la perfection que je m’étais fixée était tellement haute, qu’inatteignable. Je souffrais de ne jamais l’atteindre, ne voyant que mes défauts, mes lacunes, mes erreurs, mes faiblesses, ou mes manques, sans jamais m’interroger sur mes besoins, n’écoutant que la petite voix intérieure cruelle mais habituelle.
Je pensais qu’elle voulait mon bien. Qu’elle me critiquait pour me pousser à être meilleure.
Que nenni !
Elle n’était que le reflet de ce que j’avais entendu dans mon enfance, j’en parle d’ailleurs dans les articles sur la VOVATION CONTRARIEE et sur les PREJUGES.
Et, elle aurait pu continuer longtemps, si je ne l’avais pas stoppée.
A ce moment, là, je me suis rendu compte de mes talents, mes compétences, mes qualités. Et même, si j’ai des défauts, des défaillances, ou des aversions (comme tout le monde !), j’ai aussi des capacités, des aptitudes, des habiletés, que je ne dois en aucun cas minimiser (plus facile à dire qu’à faire ?).
J’ai constaté que nous sommes nombreux dans ce cas, à se taper sur la tête, à ne focaliser que sur nos défauts, alors que nous avons tous des compétences et des possibilités. C’est fou, non ?
Alors, comment faire taire cette petite voix méchante ?
Je vais vous expliquer comment j’ai procédé pour y arriver.
1. J'en ai eu marre, j’ai cherché à comprendre.
J’ai compris que l’autosabotage provenait d’un déficit dans mon enfance.
Autrement dit, ce qui m’a manqué, a été comblé d’une mauvaise façon en me rendant responsable, en m’adaptant et en devenant victime de ce manque, plutôt qu’acteur transformateur. Comme une erreur d’aiguillage, une défaillance !
Et cette défaillance persiste dans la vie d’adulte. Puisque c’est un schéma qui s’est construit et est resté comme tel. Comme on apprend à faire ses lacets, on apprend qu’on est nulle parce que c’est ce que l’on a compris étant petit. Cet apprentissage bien ancré, devient complétement incohérent dans la vie d’adulte mais persiste.
2. Comprendre ne suffit pas
L’autosabotage repose sur cette défaillance. La peur d’y être de nouveau confrontée, provoque de nombreux comportements et réactions, parfois complétement incohérents et même inappropriés à une situation banale. Mais le savoir ne change rien ! Surtout face à un ancrage profond et ancien…
Et la petite voix qui me dit que « je ne mérite pas », que « je n’en vaux pas la peine » ou que « je suis inutile » continuait…
Mais derrière cet autosabotage, ce mécanisme bien rodé qui semblait s’opposer à moi, il y avait un vrai message. Une intention positive pour m’encourager à agir d’une autre manière.
De prime abord, ce n’est pas si évident.
* Néanmoins, ce message était bien là.
Et comme c’est moi qui avais créé cet autosabotage, en quelque sorte, je n’avais plus qu’à le dé-créer !
Alors, j’ai acheté un cahier pour l’occasion, et j’ai commencé la mise à jour de mon cerveau !
3. 5 étapes pour un check up et une mise à jour de mon cerveau
Étape 1
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* J’ai noté tous les mots et phrases que j’entendais chaque jour, dès qu’elles arrivaient, et ce que cela générait en moi (réaction, émotion, ressenti, référence).
* Puis, j’ai fait un inventaire de :
- tous les reproches, interdits, messages négatifs que j’ai entendus,
- tout ce que je n’aime pas chez moi,
- toutes les croyances que j’avais à mon égard,
- tous mes besoins (comblés ou non).
Et j’ai fait le lien entre tout ça.
Étape 2
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* J’ai donc classé toutes ces croyances en 2 catégories.
Catégorie 1 = UTILE -> à garder -> tu dois être tolérante (ça ne veut pas dire tout supporter pour autant)
Catégorie 2 = INUTILE -> à mettre à la poubelle, ou au bric à brac mental -> ex : le talent ne rapporte rien
* Puis, j’ai vérifié la véracité de tous les reproches, tabous, interdits.
VRAI -> c’est fondé
FAUX -> certaines situations démontrent le contraire
J’ai mis en corrélation tout ce que je n’aime pas chez moi, avec les croyances et les reproches.
Étape 3
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* J’ai défini une typologie des croyances
Parmi tout ce petit bazar, j’ai classé les croyances et les peurs qui en découlaient :
les croyances aidantes -> ex : je suis hypercréative, enthousiaste et curieuse
les croyances limitantes -> ex : il faut faire des efforts
les peurs que cela provoquait -> ex : peur d’échouer, de réussir, du rejet
Étape 4
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* J’ai décidé de transformer tout ce bazar en une émulsion créatrice
J’ai donc pris la décision d’abandonner les croyances qui étaient erronés, obsolètes ou inutiles, et de transformer les autres en les confrontant à ma réalité, pour qu’elles lui conviennent.
Il faut faire des efforts devient -> je prends des initiatives avec courage (il n’y a plus cette charge immense de devoir faire des efforts et se sacrifier même pour des petites actions)
* Puis, j’ai fait une liste de comportement à transformer et à réinstaller.
Étape 5
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* J’ai pris en considération mes besoins
Parmi mes besoins qui n’étaient pas comblés, j’ai établi une liste par ordre d’importance, et ce que je pouvais entreprendre pour les écouter, les entendre, et les satisfaire au quotidien.
Une fois ces 5 étapes réalisées, j’ai focalisé toute mon attention sur mes croyances transformées devenues des ressources inestimables, et j’ai fait tout mon possible pour limiter et supprimer les croyances limitantes (pour celles qui revenaient)
Les semaines qui ont suivi ont été décisives. C’était l’installation de la mise à jour !
J’ai donc prêté attention au discours intérieur, et à mes comportements, pour ne plus être victime de ce cercle vicieux dévalorisant.
4- la reprogrammation
Afin de créer un nouveau modèle de comportements et de pensées fertiles, j’ai fait une sorte de reprogrammation, à l’aide d’une feuille de route revalorisante.
Je me suis créé sur-mesure
* une boussole intérieure -> un indicateur sur plusieurs points de références
* un cercle vertueux -> une routine axée sur mes points de focus
sous forme d’un document visuel et coloré, utilisé au quotidien, que j’applique encore aujourd’hui, de façon plus souple et auquel je me réfère souvent.
5- émotions
Je vous avoue que tout ce cheminement ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est un périple intérieur que j’ai entrepris sur plusieurs semaines. J’y ai passé 1h au maximum par jour. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Parfois, des émotions, des ressentis ont fait surface. Je les ai libérés au fur et à mesure pour me dépouiller de cette emprise, de cette voix condamnante et de cette forme de victimisation.
Maintenant, je suis tranquille avec cette petite voix saboteuse. Je suis moi, tout simplement, sans vouloir être trop ou pas assez, juste moi. Et c’est déjà tellement 😊
Et vous, avez-vous une petite voix saboteuse ?
Qu’est ce qu’elle vous dit ?
Tu n’es pas assez… (termine la phrase)
Bien sûr, vous pouvez :
me partager votre expérience, je vous lirais avec plaisir. Pour me contacter, c'est ici
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